C’est l’histoire de quatre jeunes d’aujourd’hui en pleine tempête adolescente, avec son lot de bouleversements émotionnels et corporels, ses désirs et ses haut-le-coeur. Avec le sentiment de n’être jamais à sa place, qui que l’on soit, où que l’on soit. Zakary Bairi, Anthony Martine, Chara Afouhouye et Mélodie Lauret, à peine sortis de cette ingrate période, exubérant·es et attachant·es, irradient le plateau et se mettent à nu pour dire les premières fois, les boutons et les poils, les familles recomposées et les « adultosaures » qui ne comprennent rien. L'incandescente Rébecca Chaillon, accueillie plusieurs fois au TDB, compose le spectacle qu'elle aurait aimé voir plus jeune. Encore obsédée par la nourriture, elle imagine une assiette et des couverts géants, et un décor aux allures de cantine. Son écriture, comme toujours, est percutante, d'une beauté poétique brute. Une performance joueuse, plastique et radicale, qui emprunte au manga et au film gore, et galvanisante, où s'exposer devient cathartique.
« ne plus rien avaler
ou si
tout prendre et tout rendre
ingérer sans digérer,
sans intégrer
plutôt bouffer qu'être en reste
plutôt risquer que regarder
plutôt vomir que faillir. »
Extrait du texte
Mise en scène Rébecca Chaillon
Écritures Rébecca Chaillon et les acteur·rices
Avec Chara Afouhouye, Zakary Bairi, Mélodie Lauret, Anthony Martine
Dramaturgie et collaboration à la mise en scène Céline Champinot
Assistanat à la mise en scène Jojo Armaing
Scénographie Shehrazad Dermé
Création sonore Élisa Monteil
Création lumière et régie générale Suzanne Péchenart
Création dispositif réseau-vidéo Arnaud Troalic
Régie lumière Myriam Bertin
Régie son Élisa Monteil
Régie plateau Marianne Joffre
Production / Développement Mara Teboul - L’OEil Ecoute
Administration, logistique de tournée Elise Bernard, Amandine Loriol - L’OEil Ecoute
Paroles et composition des chansons Tout mon sang, Et si je l’étais ?, Poil, Putréfaction - Mélodie Lauret
Cette création a été accompagnée par l’équipe permanente et intermittente du Centre dramatique national Besançon Franche-Comté, et notamment :
Création costumes Florence Bruchon
Construction du décor David Chazelet, Antoine Peccard, Thomas Szodrak
Réalisation couverts Rémy de l’entreprise Savoir-Fer
Remerciements Macha Robine, Sandra Calderan, Mélanie Charreton, Hélène Barillot
Rébecca Chaillon est représentée par L’Arche, agence théâtrale (arche-editeur.com)
Production Compagnie Dans le ventre
Coproduction Centre dramatique national Besançon Franche-Comté (producteur délégué de la création et la première tournée 22-23) / TPR, Centre neuchâtelois des arts vivants – La Chaux-de-Fonds / Maison de la Culture d’Amiens / Le Maillon Théâtre de Strasbourg, Scène européenne / Théâtre du Beauvaisis, Scène nationale / Le Phénix, Scène nationale de Valenciennes / Centre dramatique national Orléans, Centre Val-de-Loire / Le Carreau du Temple, Établissement culturel et sportif de la Ville de Paris / La Manufacture, Centre dramatique national Nancy Lorraine
Avec le soutien de la DRAC Hauts-de-France dans le cadre de l’aide à la création
Avec le soutien de la région Hauts-de-France
Réalisé avec l'aide du Ministère de la culture
Résidence La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée
CE QU'EN PENSE LA PRESSE
SCENEWEB
« Plutôt vomir que faillir libère ses humeurs pour parler à la jeunesse les yeux dans les yeux, sans tabous ni fausse pudeur. »
MEDIAPART
« Rébecca Chaillon met en scène un joyeux bordel dans lequel se croisent le sublime et le kitch, la fange et le strass, le rire et les larmes. »
LA TERRASSE
« Ravageur, le spectacle dynamite, non sans avoir recours à l’autodérision, les stéréotypes. Un vrai régal ! »
EN SAVOIR PLUS
Plutôt vomir que faillir fait partie des « performances alimentaires » que Rébecca Chaillon imagine depuis une dizaine d'années. Elle y montre « des métamorphoses sur scène avec (ses) outils : maquillage, nourriture et poèmes autofictionnels ». « Vomir comme un rejet nécessaire et viscéral, une protection contre quelque chose qu’on ne digère pas. Vomir contre un ordre établi, contre un cadre qu’on n’a pas choisi ». Dans le ventre, la compagnie qu'elle crée en 2006, explore les identités féminines, le rapport au corps et à la société ; des thématiques intimes, politiques et universelles. Dans son premier solo, L'Estomac dans la peau (texte lauréat CNT/ARCENA dans la catégorie Dramaturgies Plurielles en 2012), il est déjà question de corps, d'identité, de sexualité, d'appétit et de dégoût. Monstres d'amour (je vais te donner une bonne raison de crier) détruit le fantasme de la passion violente en s'attachant au cannibalisme amoureux et à Issei Sagawa. Où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute, accueilli en 2019 au TDB, interroge les assignations féminines à travers le football féminin. Carte Noire nommée Désir, présenté au Festival d’Avignon 2021 et accueilli au TDB pendant la saison suivante, décrypte, de manière intransigeante, la manière dont le désir des femmes noires s’est construit par rapport à des injonctions paradoxales.
Biographie
Rébecca Chaillon est comédienne, metteuse en scène, performeuse, écrivaine, d'origine martiniquaise. Elle se décrit comme une « meuf noire grosse queer catho valide », qui milite comme elle respire. Elle se forme à Paris en arts du spectacle et au conservatoire du XXe arrondissement. Elle travaille pendant douze ans avec Bernard Grosjean au sein de la compagnie de débat théâtral Entrées de jeu : ils donnent des milliers de représentations dans les salles de collèges, autour des questions de violence, de dangers liés aux psychoactifs et des écrans, de la vie affective. Elle crée sa compagnie Dans le ventre en 2006. Marquée par sa rencontre avec Rodrigo García, elle confirme son goût pour la performance, l'auto‑maquillage qui lui a été enseigné par Florence Chantriaux, et la nourriture. En plus des créations portées par sa propre compagnie, elle participe aux documentaires My body my rules, d'Emilie Jouvet, et Ouvrir la voix, d'Amandine Gay, et joue dans la série créée par Vianney Lebasque et Joris Morio Les Grands. Elle travaille avec Delavallet Bidiefono sur son spectacle Monstres / On ne danse pas pour rien ; Yann Dacosta dans Loveless et Les Détaché·e·s ; Gianni Grégory Fornet dans Oratorio Vigilant Animal ; Anne Contensou pour Elle/Ulysse ; Arnaud Troalic dans Polis. Dans le cadre de l'édition 2019 de Vive le sujet ! organisé par la SACD au Festival d'Avignon, elle conçoit et interprète avec Pierre Guillois Sa bouche ne connaît pas de dimanche, une fable sanguine et déjantée. Elle est depuis 2020 artiste associée au Théâtre de la Manufacture, Centre dramatique national Nancy Lorraine. En 2023, elle publie chez L’Arche Boudin Biguine Best of Banane, un texte flamboyant dans lequel elle raconte ses rixes amoureuses, militantes et alimentaires.