Thibault Fayner
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Auteur

Je suis né à Vitry-sur-Seine. Dans la chambre d’à côté, la femme de Pierre Goldmann (le demi-frère de Jean-Jacques Goldmann), tué quatre jours plus tôt, donnait naissance à un autre petit garçon. J’ai grandi d’abord à Asnières – un immeuble au-dessus d’un court de tennis – et puis à l’Etang-la-Ville – la lointaine banlieue forestière de Paris. J’ai appris à lire sur le canapé en velours côtelé, les histoires de l’Ecole des loisirs, calé entre ma mère et ma sœur. J’ai appris à lire dans le moulin à vent de mes grands-parents, en Touraine : les collections vertes, roses, lues avidement – mais lentement, je suis un lecteur lent – sous les couvertures humides de la pièce du haut. J’ai commencé à écrire enfant : des « bang » et des « paf » au milieu de dessins de bastons mettant en scène un moi hyper puissant et justicier. Avec mon meilleur pote, Alex, on écrivait aussi des chansons sur les autres élèves de l’école, et c’était un plaisir nouveau pour moi d’arriver à faire rire un autre avec l’écriture. Plus tard, les inénarrables poèmes d’ado – mais pas tant que ça. Et puis l’écriture vraiment, à l’âge adulte, et en parallèle d’une formation d’acteur d’abord – écrire après avoir joué, écrire et tenter de prolonger le jeu.

Le tournant – le changement de perspective ­–, c’est quand j’entre dans un département d’écriture dramatique et que j’y passe trois ans. Ecrire de jour. Ecrire de nuit. Faire lire. Recommencer. Et dire à tout le monde autour de moi – même si je n’y croyais pas moi-même – que j’ai mis l’écriture au centre de ma vie. Deux textes comme des pierres sur le chemin – pour le définir, en attester, (me) prouver qu’au milieu de l’immensité de ce qu’il est possible d’écrire, j’écris ceci plutôt que cela. Les Cravates en 2007, Le Camp des malheureux en 2009, et la rencontre de Sabine Chevallier et de ses éditions Espaces 34.

L’écriture continue à creuser son sillon en moi avec ses défaites et ses petites victoires. J’écris dans mon studio, dans les cafés, dans le hall de l’hôtel où j’ai une place de veilleur de nuit. Je noircis des centaines de cahiers que je ne relis pas. J’attends que quelque chose se manifeste. Qu’une voix s’exprime en moi que je pourrai saisir et coucher sur la page. Je vis des années comme ça, à faire le guet. Je le fais toujours. Mais je me dis aussi que je ne peux, ne veux, pas faire que ça. Alors j’entreprends une thèse sur les enseignements de l’écriture théâtrale (Apprendre à écrire pour le théâtre, éditions Les Solitaires intempestifs), et cela m’ouvre la carrière universitaire en 2016. Depuis, je marie l’écriture théâtrale et les beaux compagnonnages qu’elle m’ouvre (Anne Monfort, Pascale Daniel-Lacombe, Fernand Catry…), la recherche, et l’enseignement. Je lis avidement (et toujours aussi lentement) les pièces des autres. Je crée pour ça des comités de lecture de pièces contemporaines partout où je peux. Et je fais, depuis trois ans, une recherche sur les manières d’écrire du théâtre de mes contemporains.


Publications théâtrales


2022 – LA MALADIE dans le recueil CE QUI (NOUS) ARRIVE, VOL 2, Éditions espaces 34

2019 – APPRENDRE À ÉCRIRE LE THÉÂTRE, Éditions Les Solitaires intempestifs

2018 – LES MÉDAILLONS, Éditions En Actes

2015 – LE CAMP DES MALHEUREUX et LA LONDONNIENNE, Éditions espaces 34

2009 – QUATRE COSTUMES EN QUÊTE D'AUTEURS, Éditions espaces 34

2007 – LES CRAVATES dans le recueil LE MIONDE ME TUE, Éditions espaces 34