Le moins que l’on puisse dire, c’est que la créativité de Miet Warlop, plasticienne et performeuse belge, dépasse les bornes. Elle propose une nouvelle lecture de son spectacle iconique créé il y a douze ans, Springville, retravaillé avec son installation Amusement Park. Le décor, une maison en carton, et les personnages, mi-humains mi-objets, s’animent pour vivre, sans mots, drames individuels et catastrophe collective : l’armoire électrique saute ; la boîte s’écrase ; le géant se cogne au mur ; la table aux jambes en collants et talons aiguilles se languit de ne pas être dressée. Il y a du cinéma muet dans ces scènes coécrites avec le réalisateur Nicolas Provost, du burlesque dans les tentatives ratées et la maladresse de ces êtres qui essaient de communiquer. Miet Warlop crée ses propres mondes, où l’humour sert une quête existentielle d’une beauté décalée. Elle mène un travail visuel et plastique surprenant, qui dessine un chaos annonciateur d’un monde meilleur.
« LES OBJETS ME FASCINENT, MAIS J’AI AUSSI ET SURTOUT DE L’AFFECTION POUR EUX. POUR MOI, LES OBJETS NE SONT JAMAIS PUREMENT FONCTIONNELS. ILS ONT AUSSI UNE ÂME ET UN COEUR. C’EST CE QUE J’ESSAIE DE DÉMONTRER EN LEUR INSUFFLANT OU ÔTANT LA VIE ET EN M’EXPOSANT À CERTAINS DANGERS. »
MIET WARLOP
Concept, mise en scène Miet Warlop
Avec Hanako Hayakawa, Winston Reynolds/Emiel Vandenberghe, Myriam Alexandra Rosser/ Margarida Ramalhete, Milan Schudel/Kevin Fay, Wietse Tanghe / Freek De Craecker, Jarne Van Loon
Costumes Sofie Durnez
Coordination production Rossana Miele
Coordination technique Patrick Vanderhaegen
Équipe technique Eva Dermul, Jurgen Techel, Bart Van Hoydonck
Production Miet Warlop, Irene Wool vzw
Coproduction HAU Hebbel am Ufer – Berlin (DE), Arts Centre BUDA (BE), Arts Centre Vooruit (BE), PerPodium (BE), De Studio Antwerpen (BE), Internationales Sommerfestival Kampnagel (DE)
Avec le soutien de Tax Shelter du gouvernement fédéral belge, Flemish Authorities, City of Ghent (BE), Amotec (BE)
Remerciements Arts Centre CAMPO (BE), TAZ – Theater aan Zee & cc De Grote Post (BE)
Ce qu'en pense la presse
SCENEWEB
"Avec la légèreté d’un dessin animé, l’histoire tragique d’une communauté défaillante est racontée."
Autour du spectacle
La transdisciplinarité de Miet Warlop s’éprouve dans chacune de ses propositions scéniques, qui tiennent à la fois d’un langage théâtral innovant et d’un travail plastique dominant. Son spectacle Mystery Magnet, créé en 2012, en est le parfait exemple. Les performers s’effacent derrière un mur ou sous un amas de perruques, pour créer des tableaux colorés et loufoques au fort pouvoir visuel. Après avoir remporté le prix du Stückemarkt, il a tourné plus de cent fois dans le monde, et continue à tourner en Europe.
En choisissant d’écrire à quatre mains avec le cinéaste Nicolas Provost, pour After all spring, Miet Warlop continue à brouiller les frontières entre les disciplines, et construit une narration proche du film muet et du slapstick, genre d’humour souvent présent dans le burlesque, de Buster Keaton à Charlie Chaplin, impliquant une part de violence physique volontairement exagérée.
Elle explique : « J’aime le burlesque et les éclats de rire et l’émotion que déclenche une tentative qui échoue. L’homme est ainsi fait qu’il rit à la vue de quelqu’un qui s’emmêle les pinceaux, qui trébuche, bégaie, etc. » Elle préfère au texte l’immédiateté des effets, les « sketches physiques avec un clin d’oeil, un jeu d’action et de réaction où l’on recherche l’ironie et l’émotion contenues dans la collision et les chutes, les querelles où l’on jette des gâteaux et la poursuite, à pied, à cheval ou en voiture. Elle fictionnalise de petits événements du quotidien pour nous donner du recul sur le réel, et met l’accent sur la vulnérabilité, l’instabilité et le caractère artificiel de notre culture. »
Biographie
Miet Warlop est plasticienne, scénographe, performeuse. Elle vit et travaille à Gand et à Bruxelles. Elle se forme en Arts Plastiques à Gand et à Kask. Son projet de fin d’études, Huilend Hert, Aangeschoten Wild, « installation habitée constituée de six tableaux vivants et un sujet rampant », remporte le prix Franciscus Pycke et le prix du public au festival TAZ d’Ostende de 2004.
Elle crée diverses performances : SPORTBAND / Afgetrainde Klanken, où une vingtaine de personnes se livre à une course contre la montre en sport et musique ; Koester de Kersen ; Springville, en 2009 ; Mystery Magnet, en 2012.
Comme scénographe, elle travaille avec Pieter Genard, Raven Ruëll, DitoDito-Jef Lambrecht, KVS à Bruxelles, le centre d’art Vooruit à Gand, et Les Ballets C de la B à Gand. Sa première exposition individuelle, Crumbling Down the Circle of my Iconoclasm, se tient en 2015 à la galerie KIOSK de Gand. Sa structure, Miet Warlop / Irene Wool, qu’elle crée en 2014, porte ses projets : Dragging the Bone, solo créé au Beursschouwburg à Bruxelles ; Fruits of Labor, un concert-performance chorégraphique ; Nervous Pictures, en 2017, programmé notamment au KW Institute for Contemporary Art de Berlin, au Palais de Tokyo à Paris et lors du festival Performatik à Bruxelles ; Big Bears Cry Too, en 2018. Ses spectacles sont joués partout en Europe, en Asie ou au Canada.
Elle crée en 2020 une plateforme en ligne qui actuellement sert, entre autres, à la diffusion de la sitcom Slamming Doors, qui fait office de préparation publique au spectacle Histoire(s) du Théâtre 4, qui sera créé au NTGent en 2022. Elle mène plusieurs expériences collaboratives avec des artistes de toutes disciplines.