Quelle est l’origine de la violence des hommes ? Les cinq membres du collectif l a c a v a l e nous invitent à plonger au cœur du montage du documentaire qu’iels réalisent sur le sujet, et affirment l’urgence de renverser l’ordre patriarcal. On assiste à la mise en commun des paroles qu’iels ont recueillies, aux querelles, aux choix qu’iels doivent faire. Comment faire exister Alexandra, que Nicolas a rencontrée, autrement que comme victime de violences conjugales ? Comment raconter la transition de Clémence, qui va devenir Ash, ou restituer leurs questionnements sur l’apprentissage de la masculinité ? Julie Ménard, autrice associée au TDB et connue à Dijon pour avoir écrit Inoxydables mis en scène par Maëlle Poésy, se risque à donner la parole aux auteurs de violence. Erwan ose interviewer son père. Le processus de travail dévoilé glisse au fil du jeu dans l’intimité des personnes au plateau, interrogeant nos héritages.
« ERWAN – TU ARRIVES À COMPRENDRE ÇA TOI ? COMMENT ON EN ARRIVE LÀ ?
À FRAPPER SON AMOUR ?
JULIE - POUR MOI ÇA N'A RIEN À VOIR AVEC L'AMOUR
ERWAN - OUI T’AS RAISON MAIS ALORS ? TU SAISIS TOUT CE MERDIER ?
JULIE – NON MAIS L'IMPRESSION QU'ON ME REPLONGE LA TÊTE DANS LA VASE
QUAND J'ÉCOUTE ÇA.»
EXTRAIT
Texte Julie Ménard
Mise en scène Chloé Simoneau
Conception, interprétation Antoine d’Heygere, Nicolas Drouet, Erwan Marion, Julie Ménard, Chloé Simoneau du collectif l a c a v a l e
Réalisation documentaire Antoine d’Heygere, Nicolas Drouet, Erwan Marion
Création lumières Juliette Delfosse
Scénographie, costumes, regard Charlotte Arnaud
Regard à la dramaturgie Anne Morel
Regard à la mise en scène Laura Fouqueré (cie L’Unanime)
Recherches Clara-Luce Pueyo
Production l a c a v a l e
Coproduction Le Vivat d’Armentières, scène conventionnée d’intérêt national pour l’art et la création ; le Théâtre de Poche, scène de territoire pour le théâtre Hédé-Bazouges ; la Comédie de Béthune, Centre Dramatique National des Hauts-de-France ; le Manège de Maubeuge, scène nationale transfrontalière ; L’Escapade, Hénin-Beaumont ; Les Moulins de Chambly, scènes culturelles de la ville de Chambly
Aide à la construction Le Préau, CDN de Normandie-Vire
Avec le soutien du Ministère de la Culture/DRAC Hauts-de-France, la région des Hauts-de-France, le département du Pas-de-Calais, la ville de Lille, le CNC - Dispositif pour la Création Artistique Multimédia (DICRéAM)
Parrainage Le Phénix, scène nationale de Valenciennes pour le Festival Fragments 2021, coordonné par La Loge
Accueil en résidence La Ferme d’en Haut - Villeneuve d’Ascq, la Maison Folie Wazemmes - Lille, le Grand Sud - Lille et la Salle Allende - Mons-en-Barœul
Autour du spectacle
Les membres du collectif ont commencé à imaginer ce spectacle autour de la question de la violence des hommes et des origines du patriarcat lorsqu’ils ont répondu à la commande d’un court-métrage de l’association Adaléa, qui héberge et accompagne des femmes victimes de violences conjugales ou interfamiliales. Ils ont eu envie d’aller plus loin, de « tenter d’inventer, le temps d’une création, un fonctionnement débarrassé de toute forme de violence ».
« Depuis des années, les questions de genres, de dominations et des violences traversent leurs créations. Iels ont grandi dans un monde patriarcal, dans lequel l’autorité est détenue par les hommes. » Iels se demandent s’il est possible de rétablir une égalité dans un monde qui ne l’est pas, si cette violence se niche au sein de la structure du couple, ou de quoi les hommes ont peur. L’écriture de Julie Ménard, très liée au plateau, se fait en parallèle de la création, et tente de « garder la force de la parole tirée du réel, (...) de trouver la langue de chacun·e. Ce qui veut dire recomposer pour donner à entendre ce qui palpite, s’émeut, s’exalte dans ces moments de vie. En faire ressortir le saillant, la théâtralité, l’humour et la violence. »
Le collectif l a c a v a l e, créé en 2010, « rassemble des artistes venant du théâtre et du cinéma documentaire et mêle leurs savoir-faire, leurs désirs, leurs esthétiques, leurs espoirs et leurs convictions. Iels pensent ensemble l’intention, l’écriture, la scénographie, la lumière, la vidéo, le son et la mise en scène ». Ils travaillent à partir du réel, sur lequel ils portent un regard subjectif. Convaincu·es de la capacité de l’art à changer le monde, ils revendiquent un théâtre citoyen, qui questionne le monde et va à la rencontre des autres, notamment de celles et ceux qui ont rarement la parole.
Biographie
Julie Ménard est autrice et comédienne. Elle édite à 20 ans, en 2005, sa première pièce, Une Blessure trop près du soleil, puis L’Envol, en 2012, et Inoxydables, soutenu par Artcena, et récompensé par le prix du public au Festival Impatience en 2019. Le département de la Seine-Saint-Denis, et ses théâtres partenaires, lui commandent un texte jeune public, Glovie, qui raconte l’histoire d’un enfant qui la nuit s’évade par l’imagination pour fuir une réalité précaire. Elle fait partie des collectifs l a c a v a l e et Traverse, avec lequel elle écrit Pavillon noir, pour le collectif OSO. Elle aime aller à la rencontre des autres pour les raconter, écrire à partir d’eux.
Elle est artiste associée au Préau, le CDN de Vire, avec le collectif Traverse, et autrice associée au TDB.