Édito
Dans cette déflagration générale – écologique, sociale, géopolitique – qui semble sans appel, nous sentons plus que jamais notre nécessité à nous réinventer.
À « danser avec le chaos » comme le dit le Munstrum Théâtre, à penser de nouveaux « chemins désirables » pour l’avenir, comme le dit Baro d’evel, ou à s’inventer de nouvelles planètes possibles comme le propose les 26000 couverts ?
Souvent, l’art apparaît comme le moyen de garder un élan, un espoir, une force vitale. Certain·es artistes de cette saison, nous invitent à nous reconnecter à nos coeurs d’enfants, à la puissance de leurs émotions, aux frémissements et au bonheur des premières fois. C’est ce que nous souhaitons : lutter contre l’accablement en proposant des spectacles qui, sans nier la gravité du contexte, choisissent aussi la joie.
L’enfance et la jeunesse y sont centraux. Les enfants prennent le pouvoir, choisissent leurs héritages et réclament une nouvelle façon d’être au monde. Ils ouvrent nos imaginaires et leurs possibles, creusent les fictions pour trouver des chemins de résilience individuelle et collective.
Souvent il est question d’espoir, de rêves et de courage, parfois il est question de se délester du poids de la filiation.
Il s’agit pour chacun·e des artistes invité·es d’écrire de nouveaux récits, parfois inspirés par des grands mythes, par Shakespeare ou Tchekhov, par des contes ancestraux pour donner une nouvelle forme à leurs questions du moment. Une réécriture poreuse à tous les langages et au plateau. « Je ne revendique pas la paternité des textes, mais plutôt leur maternité, ils sont couvés, recréés, composés pour permettre une appropriation exceptionnelle par les acteur·rices. » dit Elsa Granat.
Ces écritures plurielles prennent particulièrement vie dans les partenariats avec d’autres lieux culturels. Nous avons voulu accompagner la démarche d’inclusivité de Séverine Coulon à La Minoterie ; la fresque humaine de Cyril Teste, qui mêle théâtre et cinéma, à L’Espace des Arts ; le travail hybride, entre installation plastique, écriture contemporaine et cirque de Faustine Noguès à l’abc, le Cabaret transformiste de Matthieu Barbin, alias la drag-queen Sara Forever, au Dancing.
La convivialité et l’hospitalité restent au coeur de notre projet et des dispositifs proposés sur le territoire par le TDB et ses artistes associé·es tout au long de la saison. Les Passe-Murailles, formes légères destinées à jouer dans les lycées et les lieux non théâtraux de la région avant d’être présentées à Théâtre en mai, sont confiées à Yngvild Aspeli. Elle travaille avec ses marionnettes sur une histoire d’amour tendre et tragique entre un magicien médiocre et une marionnette ventriloque jalouse armée d’un couteau. Un spectacle porté par la jeune troupe permanente du TDB. Tamara Al Saadi est marraine des Lycéades, temps fort de partage et d’apprentissage avec les élèves d’option théâtre en lycées. Je retrouverai lors de À la croisée des routes les artistes espagnole, uruguayenne, argentin, brésilien, déjà réuni·es dans País Clandestino, pour un temps de recherche et de travail de quinze jours.
Je vous souhaite à toutes et tous, une magnifique saison à venir, et à partager.
Maëlle Poésy Directrice du Théâtre Dijon Bourgogne
Maëlle Poésy, les artistes associé·es et toute l’équipe du Théâtre Dijon Bourgogne ont le plaisir de vous inviter à la présentation publique de la saison 2024.2025 animée par Maëlle Poésy le mardi 10 septembre à 19h au Parvis Saint-Jean.
Attention nombre de places limité !
Réservation en ligne à partir du 31 août, 12h
par téléphone et au guichet à partir du 10 septembre, 13h